Le mot diététique vient du grec « diaita » : genre de vie que l’on peut traduire par hygiène de vie en général, et du latin « diaeta » : régime, régime alimentaire prescrit dans un but essentiellement thérapeutique.

Chez les Grecs, l’alimentation fait partie de l’hygiène de vie. Dès le Vème siècle avant J.C., la diététique existait comme pensée médicale.

Hippocrate évoque largement l’influence de la nourriture sur le fonctionnement du corps :

« Chacune des substances apportées par l’alimentation de l’homme agit sur son organisme et le modifie d’une façon ou d’une autre et c’est sa vie entière qui repose sur ces changements, qu’il soit en bonne santé, malade ou convalescent. »

« Manger plus que la nature le demande, c’est certainement s’exposer à plusieurs maladies. »

Platon fait aussi clairement référence à la diététique :

« Que la diététique soit ta première médecine. »
« Si la maladie t’atteint, le régime convenable te donnera la meilleure chance de guérison. »

Socrate conseille également :

« Que chacun s’observe lui-même, et note quelle nourriture, quelle boisson, quel exercice lui conviennent, et comment il faut en user pour conserver la santé la plus parfaite. »

La notion de diététique a beaucoup évolué au cours des siècles, de la préhistoire à nos jours l’alimentation s’est en effet considérablement transformée alors que l’homme, lui, est resté le même.

Chasse, pêche, cueillette ont été remplacées par la culture et l’élevage, avec pour conséquence la sédentarisation, l’apport de sucres lents par les céréales, de viandes grasses par le bétail, puis le sel de conservation et de consommation.

L’ère industrielle va accentuer ces phénomènes en raffinant de plus en plus les aliments, apportant encore plus de graisses saturées, de sucres rapides, moins de fibres, et plus de sédentarité, etc.

Au fil du temps et de manière souvent empirique, seront attribués aux aliments des vertus particulières, des pouvoirs bénéfiques ou néfastes. Il se succédera de nombreuses théories alimentaires et diètes thérapeutiques jusqu’à ce que l’évolution des sciences médicales et biologiques transforme la conception de l’alimentation de manière spectaculaire.

La diététique doit aujourd’hui être comprise comme la science du bien manger, en terme de qualité pour le maintien du capital santé, de quantité pour assurer un certain niveau énergétique nécessaire pour une bonne forme, mais aussi de bien-être et de plaisir.

Il existe sans doute diverses façons de bien se nourrir tout en respectant ses habitudes culturelles, régionales ou sociales. Mais dans les divers types d’alimentation, les causes de déséquilibre sont très variées et l’objectif du professionnel de la nutrition est de les mettre en évidence pour les corriger.

Le métier de diététicien est une profession encore jeune.

En France en 1935, Lucie Randoin, chercheur biologiste, élabore les lois de la diététique et en 1945 elle crée des « spécialistes en alimentation rationnelle ».

En 1949, la pénurie alimentaire et la dénutrition font de « l’alimentation rationnelle » une urgence nationale et internationale qui signe la naissance de la profession de diététicien.

Il faudra attendre 1954 pour que sortent les premières promotions de diététiciens diplômés.

Sur l’initiative de J. Trémolières, la diététique s’est peu à peu implantée dans les structures hospitalières vers 1950.

Aujourd’hui le titre de diététicien est protégé par la loi (Code de la santé publique, livre 4, loi n°86-76 du 17 janvier 1986, L. 510-8-1 à L. 510-8-3), et ne peuvent utiliser le titre de diététicien que les seules personnes titulaires du diplôme correspondant, à savoir le BTS diététique ou le DUT diététique.

Ce titre confère au diététicien un statut de profession paramédicale depuis 1986.

La loi nouvelle définit le diététicien comme « un professionnel qui dispense des conseils nutritionnels et participe, sur prescription médicale, à l’éducation et à la rééducation nutritionnelle de patients atteints de troubles du métabolisme ou de l’alimentation. Ce diététicien établit un bilan diététique personnalisé du patient pris en charge. Par ailleurs, le diététicien contribue au suivi, à l’évaluation et au contrôle de la qualité de l’alimentation servie en collectivité, ainsi qu’aux activités de prévention en santé publique relevant du champ de la nutrition. »

Elle instaure l’enregistrement des professionnels diététiciens diplômés au fichier national des Professions de santé.

De plus cette loi crée un diplôme d’État de diététicien dont le contenu et les formations qui y préparent seront définis par un arrêté conjoint des ministères chargés de la santé et de l’enseignement supérieur.

La protection contre l’exercice illégal du métier de diététicien est également organisée par l’application de sanctions pénales.

Le rôle de tout diététicien est non seulement de nourrir les hommes, mais surtout de leur apprendre à se nourrir. Son rôle est de conseiller, éduquer et soigner dans tous les domaines de la nutrition. Il s’adresse aux personnes qui nécessitent un suivi diététique personnalisé : surcharge pondérale et obésité, diabète, dyslipidémies, athérosclérose, pathologies digestives, métaboliques, etc.

Il peut conseiller efficacement tous ceux qui souhaitent équilibrer leur alimentation et en particulier : femme enceinte ou allaitante, enfants et ados, personnes âgées, sportifs, etc.